Grise mine pour un dimanche -

C’est la fin de ce grand week-end à rallonge avant le prochain en France, car au Mozambique le 8 mai n’est pas férié. Tant mieux pour préparer l’arrivée ce sera plus commode car ici la chaleur donne une certaine langueur à l’action, c’est à dire doucement le matin et pas trop vite l’après-midi, pour reprendre une expression bien de chez nous et bien-sûr il ne faut pas généraliser.
Hier midi, les 4 bungalows de notre Bush Camp étant réservés, nous nous sommes repliés sous tente et ce fut justement la première nuit où nous avons essuyé un orage et de forte pluie depuis notre arrivée au Mozambique le 25 avril. Nos nombreux bagages étaient bien à l’abri dans le pick-up bâché mais c’était sans compter sur les trous dans la bâche et ce midi ayant réintégré un bungalow, nous avons fait sécher nos bagages et ce qu’il y avait d’humide à l’intérieur. En tout cas, cela nous a occupé un petit moment.
Après la bonne journée d’hier, ce matin Serge me dit qu’il n’a quasiment pas dormi. D’une part, un bateau encore non signalé (ce n’est pas le premier et ils ont l’air nombreux dans le secteur) se trouvait sur la route de Middleton. Serge ne pouvant pas le contourner et ne pouvant pas se mettre en relation avec lui car ce bateau était tous feux éteints et certainement tout électronique coupé, a décidé d’utiliser une balise blanche pour se signaler. Dans les minutes qui ont suivis, le bateau a pris « ses clics et ses clacs » et est parti. Ce canal du Mozambique est très rassurant…. Serge ne dort couché que sur une oreille, on comprend vite que la tension nerveuse est omniprésente dans ce contexte et cela depuis 12 jours maintenant.
Puis ce matin forte pluie et vent important: Serge était transi de froid par la pluie et le vent malheureusement de SSE qui le pousse un peu trop à l’ouest. Il devrait remonter plus nord encore avant de rattraper le bon courant. Il n’y a rien d’alarmant car Serge est assez loin de Grand Comores. Mais il n’est pas très rassuré, je le sens à sa voix fatiguée pleine de doute. Il ne peut pas ramer ce matin car les conditions de pluies de vent…. ne lui permettent pas d’être dehors au raz de l’eau dans son bateau. Demain, il semblerait que les vents soient plus sud et ainsi aident Serge à tenir un meilleur cap. On parlera de Cap Idéal, ce fameux « Idéal » si difficile à tenir dans ce canal tourbillonnant.
Ce soir, Serge a le mal de mer. Il a subi cette journée en mer pour reprendre un terme qu’il a employé. Le ciel est resté couvert toute la journée, la pluie a cessé mais le vent soutenu ne lui a laissé que 30 minutes de répit. « Ca Brasse » me dit-il. Après 1 minute au téléphone, il me dit qu’il me laisse qu’il ne se sent pas bien. Il a changé son patch de Scopoderm et mis une aiguille d’acupuncture au menton comme Guillaumette le lui a montré.
Je vais aller me coucher en priant que le Dieu Eole soit favorable demain à savoir plein sud et que la mer soit moins agitée pour que Serge soit moins nauséeux et puisse reprendre les avirons.
Je ne peux penser à rien d’autre en ce moment et nous n’avons pris aucune photo, René et moi ce jour.
Hier soir, David et Bertrand étaient déjà au Zimbabwe, j’espère qu’ils ne font pas plus que force, d’autant qu’ils ont un peu de temps pour arriver. Ce soir, ils sont à Mutare, aux portes du Mozambique. Que d’inquiétudes! Comment se détendre! Je n’ai pas de recettes mais ce sentiment d’impuissance est assez désagréable.