Un nouveau départ -

La famille et une partie de l’équipe nous ont quittés en début d’après-midi. Ils auraient dû voir Serge partir jeudi ou vendredi et les adieux auraient dû se faire sur un ponton au port. Il faut se faire une raison et nous sommes tous bien conscients que Serge ne partira en mer qu’avec des conditions optimales surtout pour ce premier galop!
J’aurai l’occasion de revenir d’ailleurs sur la notion de « sans interruption de parcours » ce qui ne veut pas dire sans interruption de jours courus ou ramés.
La période de départ de ce Tour du Monde, a été calculée en fonction des conditions océaniques et des périodes de cyclones. L’Océan Atlantique ne connaît pas de période cyclonique, il y a juste des alizés plus ou moins portants. Cependant, l’Océan Indien et Pacifique connaissent des périodes cycloniques que Serge doit éviter et de là, nous avons calculé le temps à passer sur le terre en courant pour que Serge arrive à Valparaiso au bon moment. Ce n’est pas un casse-tête chinois mais rien n’est laissé au hasard, on ne fait pas ce que l’on veut.
La difficulté de ce périple réside dans l’enchaînement et les transitions terre/mer et mer/terre. Il faut juste avoir en tête qu’une traversée de continent à pied est déjà une aventure en soit, idem pour la traversée d’un océan. Il s’agit là pour Serge d’enchaîner les aventures et les défis. Pour ne pas sombrer, Serge et moi avons pris le parti de fragmenter les étapes, de ne pas voir la globalité de ce Tour du Monde au risque de perdre pied. Enfin, pour diverses raisons que j’aurai l’occasion d’aborder durant ces longs mois, la gestion du bateau aux approches des côtes puis dans les ports et dans son transport d’un point A à un point B, seront toujours des phases sous haute tension. Si le bateau casse, l’aventure s’arrête. Les conditions de mer seront aussi un frein à chaque départ, il suffit de lire « Seul » de Gérard d’Aboville pour se rendre à l’évidence que l’attente du bon moment pour partir en mer, est primordial. C’est ce que nous vivons en ce moment. La patience est une vertu et nous allons devoir nous évertuer à être patients. Dernier point inconnu pour nous, combien faudra t il de temps à Serge ayant passé plusieurs mois en mer pour remettre la machine en route et courir? Nous ne le savons pas et n’avons pas d’informations à ce sujet.
Vous aurez ainsi compris qu’il ne s’agit pas d’un biathlon géant, où les 2 disciplines s’enchaînent sans heurts, ni attente, ni problèmes. J’ajouterai qu’il est plus facile de chausser des « running » que de préparer un bateau pour une traversée océanique, une évidence bonne à préciser.