Il y a 7 jours Serge quittait le Port pour l’inconnu. Lors de ses entraînements en mer qui n’ont jamais excédé 2 jours, il n’avait connu que le mal de mer. La mer formée, la nuit perdue au milieu de l’immensité où tous les bruits prennent une autre dimension, la solitude, ne compter que sur soi sont autant de paramètres que Serge a appris durant cette première semaine. Il ne se plaint pas, et nous n’avons jamais évoqué la peur. Il m’a juste dit ce jour « C’est impressionnant » car la mer est formée ce qui se traduit par des creux et des bosses. Ces conditions conjuguées à des vents assez violents et de fortes pluies, « C’est Impressionnant ». Comme nos minutes de conversation sont comptées, je réalise que les mots, les phrases que nous échangeons sont précieux. Nous allons à l’essentiel. Serge est toujours obnubilé par son cap: ce vent d’est qui perdure le pousse inexorablement vers Tamatave. Il a ramé toute la journée d’un seul bras pour redresser son cap vers le nord-ouest, en vain. « J’avance en crabe » me dira-t-il.
Alimentation partie 2: Si ce soir, le mal au coeur est revenu et qu’il ne dinera pas, il s’alimente plutôt bien depuis J3. Pour les repas du midi et du soir, Serge pioche dans les 9 plats Fleury Michon qu’il a choisi. Cette gamme n’est pas commercialisée pour le grand public et notre partenaire a fait tourner une chaine de production pour concocter les 2500 plats fournis à Serge. La différence, de ces mets pasteurisés avec ceux lyophilisés, réside dans le fait qu’ils sont déjà hydratés et il n’y a pas besoin de rajouter d’eau. Les aliments gardent leur saveur d’autant qu’ils sont cuisinés (voir news du 20 janvier 2015) avant d’être conditionnés dans leurs sachets alu. Sur les 9 plats, 4 peuvent être mangés froids, les 5 autres nécessitant d’être réchauffés. Pour l’anecdote, lorsque Serge a testé ces plats à la maison et qu’il se régalait, mes talents de piètre cuisinière ont été mis à mal. Cependant c’est un atout car garder le plaisir de manger reste primordial sur le bateau. Chaque plat varie entre 360 et 420 Kcal et Serge en mange entre 2 à 3 par jour. Tous les rameurs perdent généralement du poids, pour certains cela peut aller jusqu’à 10/12 kilos en 50 jours. Serge est parti sans surcharge avec environ 64/65 kg, son poids de forme. J’ai hâte de voir si il se sera maintenu? Je n’ai aucune idée de la dépense énergétique pour un rameur sachant qu’il bouge peu.
Voici le petit mot des équipes de Fleury Michon : « « Bien manger, c’est bon pour le moral ! » a dit Serge.
C’est avec beaucoup d’enthousiasme que Fleury Michon s’associe avec Serge pour venir « nourrir » son projet de réaliser ce « Tour du Monde à la seule force humaine ».
Grâce à une équipe de cuisiniers dédiée et un expert nutritionniste du sport, Fleury Michon développe depuis de nombreuses années un savoir-faire solide en matière d’alimentation et de nutrition des sportifs.
Plus de 2000 plats Fleury Michon ont été spécialement cuisinés pour Serge et vont embarquer dans ce défi pendant les 460 jours de navigation prévus.
A travers ce partenariat nutritionnel, Fleury Michon veut apporter à Serge réconfort et plaisir dans cet exploit sportif et personnel.
Nous allons suivre de près et partager son aventure hors du commun. Bon vent Serge ! Et… bon appétit !
Sainte Marie: Hubert et son épouse Alexandra nous ont accueilli chaleureusement sur l’Ile Sainte Marie, où ils habitent. Ce soir, installés aux Villas de Vohilava face aux lagons, j’ai un léger sentiment de culpabilité et de vide:
– de culpabilité car Serge évolue dans une mer agitée alors que je suis face à une mer d’huile et un paysage somptueux
– de vide car nous ne partageons pas la même chose et j’aimerais tellement partager ce qu’il vit et qu’il partage ce que je vois à cet instant précis.