Grosse chaleur sur une nationale houleuse -

60 km en 8H24
Une journée dominicale relativement calme au niveau de la circulation en ce dimanche de Pâques. Outre les vacances scolaires, c’est un grand week-end également pour les malgaches puisque le lundi de Pâques est férié. Excepté la petite bourgade de Brickaville au 48ème kilomètre, nous n’aurons traversé que de petits villages et quelques échoppes éparses. Les bas-côtés ne sont pas faits pour accueillir des véhicules, les taxi brousses s’arrêtent sur la route et sont toujours pressés. Du coup, nos arrêts ravitaillement ne sont pas toujours simples entre collines, rivières, le relief est accidenté.
Le fait de s’arrêter tous les 4 à 5 kilomètres nous permet une nouvelle de fois de découvrir de façon atypique, ce pays que nous ne connaissions absolument pas. C’est fou, ce que l’on peut découvrir en passant du temps sur le bord des routes. Les rencontres avec les autochtones, soit indifférents soit curieux mais sans plus, sont pleines d’authenticité. Vous n’êtes pas assaillis ( je mets un bémol pour les grandes villes et les lieux touristiques où les Wasahas se concentrent). C’est pourquoi lorsque nous sortons de Brickaville et que nous stoppons devant l’hotely François (les hôtels sont en fait des gargottes, petits restaus en bord de route), nous éveillons la curiosité mais c’est à nous d’aller au contact, les habitants restent en retrait vous disent bonjour et continuent à vaquer à leurs occupations. A Maraomamy, le contact se fait, nous avons le temps d’échanger. La petite Stefa apprend le français à l’école, elle est très heureuse de pouvoir échanger avec nous. Il y a toujours un brin de retenue et de discrétion, les malgaches ne sont pas exubérants à notre contact.
Serge arrive, toute la famille l’applaudit. Il s’assoit, prend 2 minutes, il serre les mains puis repart avec à ses trousses, une femme de l’échoppe d’en face, qui avec ses tongs file un bon train aux basques de notre coureur. Ce sera une bonne partie de rigolade.
Autre trait caractéristique, les malgaches sont « cools ». Le Mora mora diront certains peut parfois être excessif mais je n’ai encore jamais vu de signe d’agressivité. Enfin, la musique est une seconde religion, les malgaches adorent la musique qui sort des enceintes, de la radio toute la journée quand cela est possible, car n’oublions pas que l’électricité est rare et souvent inexistante, mais une batterie qui alimente un poste radio et le tour est joué. Ils aiment chanter, danser, jouer d’un instrument, à l’image de Bob, l’ange gardien de Monika qui ne sort jamais sans sa guitare.
A l’occasion de ce grand week-end de Pâques, moult banderoles, annonçant des festivités musicales en tout genre, égaient le paysage toujours vert.
Pendant ce temps, Serge n’écoute pas de musique, son ipod ne risque pas de prendre le chaud contrairement à lui qui après 5 kilomètres est déjà à tordre. Le taux d’humidité est aujourd’hui inconfortable même pour nous qui ne bougeons que peu au bord des routes. Ce sera une journée moite avec quelques aigreurs d’estomac, deux ongles de pied qui font mal à l’attache de l’ongle, un grand classique chez Serge, et des muscles un peu endoloris, après cette 2ème journée consécutive de 60km.
Nous apercevons l’Océan pour la dernière fois juste avant Brickaville. Demain, nous suivrons la nationale 2, toujours elle, qui bifurque en direction de l’est, et , nous commencerons à monter très progressivement en altitude. Espérons que nous retrouverons un peu de fraîcheur.
Sinon, tout le monde va bien et au cas où vous vous poseriez la question, les chocolats n’ont pas été déposés jusqu’ici, ils ont dû fondre avant que les cloches ne passent sur Madagascar.