Archives quotidiennes :

1 mois déjà -

60 km en 8H15
C’était hier, et pourtant le départ du Barachois de Saint Denis semble éloigné. Toujours cette notion de temps qui devient si arbitraire sur nos périples. Vivre le présent intensément, prévoir le futur proche font de notre quotidien une riche histoire avec toujours quelque chose à dire. La page blanche ne sera pas pour demain.
Nous nous rapprochons de Tana à petites foulées. Le paysage depuis hier change, plus de forêts: des pins, des eucalyptus, mais aussi des arbres fruitiers, quelques petits lopins de terre cultivés à flanc de colline, des rizières sur brulis. Nous voyons pour la première fois, des lignes à haute tension, les habitations changent également, plus de bois, de torchis, de ciment, plus d’antennes relais, plus de villages.
Serge semble s’être bien reposé après une grosse fatigue hier soir. Il a tout de même dîné avec appétit du poulet grillé et des frites maison. C’est tout, mais pas si mal car avec la fatigue, l’appétit est souvent coupé. Le soir et le matin, l’équipe revêt les pantalons et les manches longues, l’atmosphère s’est nettement rafraîchie sans pour autant dire qu’il fait froid, il ne fait pas chaud. Par contre, les amplitudes thermiques sont plus marquées car les journées restent toujours aussi chaudes. Le corps doit s’acclimater et hier soir, Serge avait froid !
Nous démarrons sous un fin brouillard, salvateur car Serge avance bon train et nous arrivons en retard au premier ravitaillement. J’ai traîné sur l’ordinateur profitant du Wifi que nous ne retrouverons que sur Tana. Quelques mails à passer et réponses à donner, aller voir les comptes bancaires…. et la roue tourne. Serge a toujours des difficultés à comprendre que je passe autant de temps avec l’ordinateur mais comme je suis sa progression toute la journée dans le véhicule, le temps est compté ensuite. C’est une organisation dont il n’a pas l’habitude et il voudrait sans doute que je sois plus disponible pour lui lorsque sa journée de course s’achève.
En attendant, Tahina est parti courir devant Serge pour 15 km, le temps que la bruine laisse place à un ciel bleu et un soleil ardent. La montée de la Madraka se fait attendre, au 38ème kilomètre, c’est parti pour une ascension qui va atteindre 1460 m d’altitude. Les camions aux lourds chargements peinent à monter, Serge tel un métronome, trottine et sera même souriant!
Au 51ème kilomètre, nous croisons notre gîte pour la nuit: un dortoir encombré de lits superposés pour 10 personnes, nous ne serons que tous les 4, avec comble du confort une toilette dans le dortoir. Pour la douche, ce sera glacé au rez-de-chaussée, juste de quoi vous remettre les idées en place.
A 17H39, nous avons terminé de manger et Serge va se coucher. La nuit tombe à peine.
Demain, une arrivée à Tana où nous serons accueillis par toute l’équipe de Malagasy Tours. Nous quitterons Momo, Bob et Tahina mais également Monika demain soir. Vendredi, nous changerons de nationale pour atteindre Majunga sur une partie plus désertique que la région de l’ouest que nous venons de traverser.