60km – 8H00
Voici une journée type sur la route
5H20: le réveil sonne
Hassina et Danz sont déjà à l’ouvrage pour plier le camp et pouvoir partir quasi en même temps que Serge
5H45: le temps de se réveiller, s’habiller et l’eau chaude nous attend pour le petit déjeuner – Jus de fruits pressé pour Serge – café pour tout le monde – petits pains au lait – biscottes – confiture.
6H10: préparation du corps – toilette de chat et pommade anti échauffement sur les pieds. Cela fait bien longtemps que Serge s’occupe seul de ses pieds.
6H30: On allume la balise et c’est le départ – Après l’orage d’hier soir tout est trempé et humide
6H50 : le véhicule démarre pour un arrêt tous les 4/5 km pour ravitailler Serge
1er ravito = café léger + madeleines
Ravito 2/3/4 = muesli/ bananes écrasées/ Compote + Madeleine écrasée/ Biscuits type Figolu – La Trinitaine
Ravito 5 = la soupe chinoise et souvent c’est la mise du bob, de la crème sur les lèvres et surtout la pause assise pour Serge qui durera entre 5 et 8 minutes
Ravito 6/7/8/9 = il faut avoir des idées! Salade de fruits/ une 2ème compote avec de la madeleine écrasée/ Une galette de riz/ Un bol de riz/ un café avec biscuits
Ravito 10 = La 2ème soupe chinoise (pause assise) et souvent crème solaire derrière les jambes
Ravito 11 = Dernier ravito juste de la boisson
Pendant ce temps: l’équipe prépare les ravitaillements et ravitaille + fait 2-3 courses sur le bord de la route + fait sécher les tentes si nécessaire (le cas ce jour suite à l’orage d’hier soir) + écrire + écouter de la musique + essayer la clé 3G au cas où il y aurait du réseau!
Cette journée toujours haute en altitude (oscillation entre 1600 et 1300 mètres toute la journée) fut grandiose. Des paysages magnifiques que Serge apprécie particulièrement car semi-désertiques avec une vue dégagée à 360°. Il demanda pour la première fois ses écouteurs et écouta de la musique sur les 20 derniers kilomètres pas trop fort pour entendre d’éventuels véhicules car il est toujours en alerte. La circulation sur la nationale 4 est beaucoup moins dense que celle que nous avons connue sur la nationale 2. Elle est également en meilleur état sur la portion que nous avons empruntée jusqu’alors.
Cependant ces petites montagnes pelées n’ont pas toujours été dépourvues de végétation. La déforestation massive au fil des années qui se poursuit encore de nos jours est une véritable catastrophe écologique. On parle même de pillage de bois de rose et de bois de palissandre. Tout cela fragilise l’écosystème. A l’époque coloniale, des espèces telles que les pins et les eucalyptus que nous voyons au bord des routes depuis la sortie de Tana, ont été importées et n’existaient pas à Madagascar avant leur implantation par l’homme. Les feux de brousse et les cultures sur brûlis sont également un fléau qui créée des désastres écologiques.
Les paysages que nous traversons actuellement sont assez verts car nous sommes à la fin de la saison des pluies. Comme dit Danz, le paysage se teintera en jaune et rouge avant de devenir noir et rouge soit complètement brulé lors de l’hiver austral.
En attendant, nous profitons d’un paysage somptueux que Serge apprécie en musique. Un camionneur, à côté de son camion en panne, interrompt sa course et lui demande ce qu’il fait là, d’où il vient, où il va et s’il est tout seul ?
Il est passablement estomaqué par l’histoire que Serge lui raconte. Cela semble tout simplement impensable.
Le campement est trouvé sans trop de difficulté, Serge nous donnant un « gap » de 2 kilomètres pour trou
ver l’emplacement. Ce soir, nous avons un panorama juste grandiose et nous savourons notre chance d’être sur la route, dans ce pays en si bonne compagnie.