61,2km en 8H21
A 5H37, il fait encore nuit et nous déposons Serge a la borne, avant de nous rendre compte qu’il ne s’agit pas de la bonne. Nous le déposons 1km trop tôt, il faut dire que le jour pointe à peine et le clair obscur se fait encore sentir dans nos yeux . Serge éteint sa balise et marmonne….
1km plus loin à la borne 156 de Majunga c’est le bon départ, la balise est à nouveau allumée, l’horizon orangé est éclatant et laisse présager d’une belle journée.
Sur les 15 premiers kilomètres, le goudron décaissé rend les appuis difficiles. Lorsque des fadas du volants roulent à corps perdu, la poussière et la projection de cailloux et graviers, dans les mollets rendent Serge fou de rage. Heureusement le goudron revient et ce sera la pause soupe au 23ème kilomètre et changement de vêtements ( comme ils sont dégoulinants, il craint les échauffements et se change 3 fois par jour depuis avant-hier, excepté les chaussettes).
Ce matin, nous avons trouvé des beignets à la banane fraîchement cuisinés sous nos yeux, un pur délice. Serge ne renâcle pas lorsque nous lui en présentons un, lors d’un ravito.
Nous retrouvons une route vivante avec
plus de villages
plus de piétons qui déambulent pour aller au marché
plus d’enfants qui vont à l’école
plus d’enfants qui ne vont pas à l’école
plus d’écoles
plus d’églises
plus de variétés d’arbres : Tecks, Badamiers, sorte d’acacias, quelques bananiers, eucalyptus, des essences pas étiquetées et toujours les manguiers et jujubiers
plus de vie
La variété de la flore retrouvée est très agréable comparée aux 2 derniers jours ou tout semblait plat: de petites collines plates, peu de contraste, peu de relief. La couleur est revenue avec la vie, pour notre plus grand plaisir et encore une fois nous sommes surpris par ces différences de paysages en si peu de kilomètres et sans doute que nous ne remarquerions même pas en fonçant en voiture des centaines de kilomètres par jour.
Serge a moins souffert de la chaleur par rapport à hier cependant il s’est senti plus fatigué à cause d’une mauvaise nuit car Ambondromany, semble toujours en effervescence. J’ai dormi dans « un poulailler, à côté d’un chenil, près d’un garage et d’une boite de nuit » voici les mots de ce matin au réveil et bien que très imagée, et très drôle cette phrase reflétait tout à fait notre nuit.
Hassina a couru 5 kilomètres mais au 4ème a eu mal au mollet et a terminé en marchant. Danz poursuit ses 5 km quotidiens. René noircit des pages de cahier….
Ce soir c’est « vendredi magnifique » et nous n’avons pas oublié de fêter dignement la fin de semaine sur notre beau campement à l’abri des manguiers même si le week-end ressemblera à toute la semaine écoulée.
Voici le nom d’un chanteur malgache que nous avons eu le plaisir d’écouter ces derniers jours entre deux ravitos: Mafonja
Une petite chanson pour l’anniversaire de mon filleul et neveu, Benjamin.